Rhum de Martinique : Art & CultureVous êtes ici : Antilles> Martinique> Art & Culture : Rhum Art & Culture en Martinique : RhumC’est une véritable culture, dans tous les sens du terme. Le rhum et sa dégustation font partie d’un rite fondamental qui ne va pas sans une longue initiation, ne serait-ce que pour apprendre à distinguer les diverses variétés et apprécier les plus fines bouteilles. Les connaisseurs de rhum sont aussi « pointus » que leurs homologues du cognac ou de l’armagnac. Et, contrairement à une idée reçue, il y a parmi les vieux rhums de véritables prodiges qui n’ont plus grand-chose à voir avec celui que vous utilisez pour flamber les bananes. La boisson nationale enivre ceux qui en abusent, et rend gais ceux qui en consomment avec modération. Précisons pour les profanes que deux sortes de rhums cohabitent : les rhums industriels ou de sucrerie, fabriqués dans le monde entier, obtenus par la distillation du résidu de la fabrication du sucre, la mélasse, et les rhums agricoles, produits aux Antilles françaises (Martinique, Guadeloupe, Marie-Galante), obtenus par la distillation du produit de la fermentation du jus frais de la canne. L’ANCETRE DU RHUM… Un dénommé « taffia »
Lorsque l’on étudie l’origine historique du rhum dans les Antilles françaises, le premier nom qui est cité dans tous les ouvrages est celui du fameux révérend père Labat. Quand il débarque sur l’île, au début de l’année 1694, il est confronté à une terrible fièvre qui le terrasse. L’histoire raconte qu’il fut sauvé par une décoction composée d’un alcool encore méconnu à l’époque : il s’agissait déjà de l’ancêtre de ce qu’on appelle aujourd’hui le rhum. Il cite dans ses mémoires « l’eau-de-vie qu’on tire des cannes est appelée guildive. Les sauvages et les nègres l’appellent taffia, elle est très forte, a une odeur désagréable, et de l’âcreté à peu près comme de l’eau-de-vie de grain. Le lieu où on la fait se nomme la Vinaigrerie »… Ce breuvage est obtenu par la fermentation de différents déchets sucrés provenant de la fabrication du sucre. Cette solution fermentée passe ensuite par un alambic : on obtient un liquide clair appelé taffia. A l’époque, cet appareil à distiller était très rudimentaire, ce qui explique la mauvaise qualité de cette boisson. La naissance du rhum industrielAu XVIIIe siècle, la Martinique vend des mélasses (déchets de l’industrie sucrière) aux colonies nord-américaines qui produisent déjà du rhum industriel. Cette technologie, mise au point par les Anglais, ne sera utilisée en Martinique et Guadeloupe qu’à la fin du XIXe siècle. Les usines martiniquaises disposent en effet de grande quantité de mélasse et commencent à produire du rhum afin d’améliorer leurs revenus. Qui plus est, cette production permet de trouver un autre débouché à la canne à sucre. C’est comme cela que le rhum industriel est apparu. Du rhum industriel au rhum agricoleL’origine du rhum agricole est étroitement liée à l’arrivée de la machine à vapeur, appliquée au moulin à canne. Cette révolution technologique va engendrer une concentration des habitations : afin de produire toujours plus, les plus petites se regroupent peu à peu, jusqu’à la création de ce qu’on appelle des “usines centrales”. Le principe était le suivant : l’usine centrale (équipée de la machine à vapeur) était au centre d’un cercle autour duquel gravitaient les petites exploitations. Un réseau ferroviaire en forme d’étoile permettait d’acheminer la canne à sucre des champs jusqu’à l’usine. Un certain nombre de petites habitations ne pouvaient pas accéder à ce réseau en raison de leur situation géographique enclavée : elles se sont donc retrouvées complètement écartées des usines centrales et du circuit sucrier. Certaines habitations ont commencé à distiller directement le jus de la canne (vesou) et elles ont donné naissance au rhum agricole, appelé à l’époque “rhum Z’habitants”. Par la suite, les différentes crises sucrières ont peu à peu transformé les usines centrales en distilleries agricoles. Préparations à base de rhumA présent vous connaissez tout sur le rhum… ou presque ! Alors, à vos cocktails ! Voici quelques classiques à base de rhum. Et n’oubliez pas de consommer avec modération, car ce précieux breuvage vous enivre rapidement. Toutes les informations que vous trouverez ci-dessous reposent sur les habitudes et principes des Antilles françaises, car sur les autres îles les habitudes et les goûts présentent des variétés assez importantes.
Méthodes de fabrication et catégories de rhum
Le rhum agricole La fabricationLe vesou est obtenu en écrasant la canne et en la passant dans une presse. Cette masse très compacte, appelée bagasse, est introduite dans un broyeur, composé de trois cylindres qui assurent un broyage de plus en plus fin. La dernière bagasse, très fibreuse, est utilisée comme combustible et fournit à l’usine l’énergie nécessaire à son fonctionnement. Le broyage doit être réalisé au plus tard 36 heures après la coupe des cannes. Le rhum agricole provient de la distillation directe du vesou et de la transformation de son sucre en alcool. Ce procédé nécessite une colonne à distiller en continu. Le vesou, soigneusement filtré, est placé dans des cuves à fermentation pendant 36 à 48 heures. Cela donne un vin appelé « grappe » et titrant 5 à 6 degrés d’alcool. La suite du processus relève du travail classique du maître de chais. Une tonne de canne à sucre donne en moyenne 100 litres de rhum agricole à 55°. Les différentes qualités de rhum agricole
Le rhum industriel La fabricationLe rhum industriel est fabriqué par des distilleries directement rattachées aux sucreries de canne. Les mélasses sont mises à fermenter avec des levures. Cette fermentation rapide donne un jus alcoolique qui titre 5 à 6 % volumiques. Ensuite, la distillation s’effectue dans des colonnes identiques à celles utilisées pour le rhum agricole. L’alcool en sortie titre 65 à 75 % volumiques. La législation n’admet pas plus de 65° pour la commercialisation. On y remédie en y ajoutant de l’eau distillée. Les différentes qualités de rhum industriel
LA MARTINIQUE ET L’APPELATION D’ORIGINE CONTROLEE (AOC)
Le rhum industriel est antérieur, comme nous l’avons vu, au rhum agricole. Il s’est donc fait appeler rhum traditionnel. Le terme rhum agricole en comparaison, n’est pas des plus accrocheurs, commercialement parlant. Nous pouvons clairement déclarer que les producteurs martiniquais de rhum agricole ont fait une grave erreur de marketing ! Conscients de cette maladresse de communication et de la supériorité de la qualité de leur rhum, ils se sont tournés vers l’appellation d’origine contrôlée. La première demande de reconnaissance en AOC date de 1970. Elle a été effectuée par Gustave Garnier Laroche, le président de l'Association Professionnelle des Producteurs Embouteilleurs de rhum Agricole de la Martinique. Près de trente ans de démarches administratives ont été nécessaires pour obtenir cette appellation. Il a donc fallu beaucoup de persévérance afin d’arriver au bout du projet. Cette longue attente résulte de quatre raisons majeures.
Les conditions requises pour l’AOCD’une façon globale, les conditions d’une AOC sont d’avoir un produit spécifique à un territoire délimité, de tradition régionale, présentant une certaine qualité. Mais, surtout, une réelle spécificité, à savoir un goût particulier qui le différencie des autres produits du même type. Du point de vue technique, toutes les étapes de la fabrication du produit sont codifiées, depuis la sélection des variétés de canne autorisées jusqu’au processus de vieillissement. A l’arrivée, les rhums blancs doivent être travaillés au minimum trois mois. Les rhums paille ont un passage en foudre de chêne contrôlé. Les rhums vieux doivent avoir vieilli au moins trois ans sur les lieux même de la production, dans des fûts de chêne de moins de 650 litres. Les avantages de l’AOC sur le rhum martiniquaisSur le plan marketing, cette appellation permet aux rhums martiniquais de se positionner comme un gage de qualité et de conquérir de nouveaux marchés tels que le Japon, L’Europe ou les Etats-Unis. De même, à l’instar des régions de Champagne ou de Cognac, le terme Martinique associé à un rhum de qualité va rejaillir sur l’image et la notoriété de l’île. Enfin, seuls les rhums de la Martinique bénéficient de cette appellation dans le monde ! Les distilleries en Martinique
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